Il y a de grandes chances que vous ayez déjà vu ce genre de petits tests de lecture, des petites boîtes disséminées dans vos sites web préférés quand vous essayez de commenter un article de blog, de créer un compte pour ce nouveau réseau social à la mode, ou d’acheter quelque chose dans un magasin de votre choix. Ces petits tests de vérification s’appellent des Captchas.
Cet acronyme est très clair, mais il est costaud, jugez plutôt, Completely Automated Public Turing Test to Tel Computers and Humans Apart.
L’ironie c’est d’utiliser un logiciel informatisé pour pouvoir faire la différence entre un humain et une machine, et in fine tromper la vigilance d’un autre ordinateur n’est pas nouveau. LEETSPEAK, un alphabet alternatif conçu pour rendre invisibles des pages dans des moteurs de recherche est devenu tellement populaire qu’il est aujourd'hui culturellement acceptable de remplacer les lettres par des chiffres et des signes de ponctuation.
Ironique. Ce sont les ingénieurs d’Altavista qui ont pensé à travailler sur cette idée : tromper les machines de spam pour éviter de surcharger la base de données des résultats web avec des sites malveillants ou illégaux.
Pour ce faire, il fallait trouver un exercice pour lequel les humains comme les machines étaient plutôt bons, à savoir : la reconnaissance visuelle.
Ensuite, introduire des éléments qui rendent ainsi la tâche autrement plus complexe pour un ordinateur tout en restant accessibles aux humains.
Au final, les chaînes de caractères que les utilisateurs devaient répéter étaient déformées et rayées de deux traits. Cette forme de captcha était populaire, et fut augmentée de fichiers audio lisibles sur demande dans lesquelles une synthèse vocale déformait un petit peu, mais de manière régulière la prononciation de la lettre.
Là encore brillant. Vous avez probablement un ratio de captcha supérieur à la moyenne si vous utilisez un VPN, les administrateurs de sites web savent qu’un VPN est souvent le bon moyen pour un hacker de dissimuler son identité.
Pour garder un tour d’avance sur ces pirates, curieux d’attaquer les solutions de sécurités d’ou qu’elles viennent, les Captchas ont adopté des formats de plus en plus variés, y compris la reconnaissance d’images et d’objets à l’intérieur de l’image. Aujourd’hui, il en existe de très sophistiqués, des captchas sans question, ni énigme, ou exercice d’une forme ou d’une autre. Juste une case à cocher avec un texte stipulant “Je ne suis pas un robot”. Cette nouvelle forme de captcha observe les mouvements de souris qui précèdent le clic et en déduit l’humanité du fait de l’imperfection de vos mouvements du pointeur, ainsi que vos cookies, indiquant un comportement de navigation typiquement humain.