Cette histoire est une véritable quête, celle du jeune écrivain Diégane qui, en 2018, suit les traces de T.C Elimane, un écrivain sénégalais maudit après avoir été accusé de plagiat suite à la publication de son unique livre “Le labyrinthe de l'inhumain" en 1938. Une quête qui nous fait traverser presque un siècle d’histoire. Histoire individuelle de la vie d'Elimane dont le mystère est parfois si entier qu’on lui prête des pouvoirs surnaturels, mais aussi histoire collective qui traverse des générations marquées par la colonisation, dans plusieurs continents et à diverses époques. Le style vif, vivant, passionné, fiévreux par endroits, étouffant par d’autres est ce qui donne toute sa saveur à ce roman protéiforme qui brasse différents points de vue de personnages fictifs et réels et qui utilise plusieurs genres : journal, lettres, flash-backs, critiques de livres, récits, sms… Les structures narratives sont parfois enchâssées : le narrateur raconte ce qu’un personnage lui a rapporté de ce qu’un autre lui a livré, etc. nous laissant tantôt au milieu d’une époque ou d’un lieu lointain avant de reprendre ensuite le fil de l’histoire initiale. Le résultat est un livre certes complexe par certains aspects mais extrêmement fluide et d’une belle langue, où la sensualité côtoie la spiritualité et où la fascination se teinte d’une quête identitaire. Finalement, Diégane est tout aussi hanté par T.C Elimane que par cette question qui turlupine la vie de tout écrivain ou de toute écrivaine : écrire ou ne pas écrire.