L’exposition « Cartier et les arts de l’islam » vient d’ouvrir au musée parisien des Arts décoratifs, à Paris. Elle témoigne des liens surprenants entre les bijoux du luxe et le revêtement des mosquées, tissus aux motifs ottomans, ou coffrets incrustés persans. Pour la première fois dans une exposition dédiée aux bijoux, on a pu reconstituer toutes les étapes de la création. C’est une recherche inédite. Peu inspiré par le mouvement Art nouveau au début du XXe siècle, Louis Cartier, petit-fils du fondateur de la maison, avait voulu proposer aux clients « quelque chose de nouveau, peut-être russe, peut-être persan ». Finalement, le persan l'a emporté. Les arts de l'islam commençaient alors à se positionner au même niveau que la grande peinture occidentale. Chez Cartier, une part déterminante des bijoux s'inspire alors des arts de l'islam. L'association des couleurs vient de l'Orient, comme l'utilisation du vert, "couleur du paradis", avec le bleu vif des turquoises, et le bleu profond du lapis-lazuli. Collier berbère en diamants ou collier tutti frutti coloré en forme de fleurs : aujourd'hui, la géométrie existe toujours, les motifs persistent, ils sont inscrits dans l'ADN de la maison Cartier.