"Karoo" est le reflet du regard de Steve Tesich sur son pays d’adoption. Un regard qui est passé du doux utopisme au cynisme amer et déçu. L'écrivain nous sert sur un plateau un antihéros, un looser, autodestructeur, minable, névrosé et égoïste auquel on finit pourtant par s'attacher. Ce qui nous interpelle aussi dans ce roman est la question des jeux de rôle. Dans quelle mesure, dans nos propres vies, nous échinons-nous à jouer un rôle qui n’est pas le nôtre? "Karoo" nous renvoie, certes en exagérant, nos propres «maladies». Bien qu'achevé en 1996, ce livre semble avoir été écrit pour notre époque!