Plus proche du témoignage que de l'essai, ce livre tente de s'approprier la notion de vieille fille, afin de, comme l'écrit l'autrice, la sortir du placard de la honte dans lequel on l'a enfermée pour qu'elle cultive sa position et qu'elle soit propriétaire de son histoire. Le titre, un clin d'oeil à "La femme de trente ans" de Balzac, sonne rappelle autant l'effet repoussoir ou épouvantail que sont devenues celles que l'on a nommées vieilles filles à partir du XIXe siècle. À travers cet ouvrage, Malin Lindroth ne prétend ni à l’exhaustivité ni à faire de son cas une généralité. Elle puise dans ce qu’elle a vécu, dans ses propres expériences, dans son cheminement, dans ses anecdotes, sans dichotomie aucune. Elle n’est pas là en train de torpiller la vie à deux ni de vanter la vie de célibataire endurcie. Comme elle le dit : «S’enfermer dans l’exclusion est aussi peu intéressant que s’enfermer dans l’inclusion.» La fille de cinquante ans est un récit très touchant mais aussi un plaidoyer pour la différence et pour le refus du pire… qui n’est pas le célibat à n’importe quel âge. Le pire étant plutôt d’être obligé.e d’être dans une vie cachée.